Chaque été, regagner les terres qui nous ont vues grandir. Et se souvenir. Sans nostalgie ni regrets, avec la lucidité de l’âge qui creuse ses sillons sur nos visages. Aujourd’hui, on part à la rencontre d’Hélène, en route pour le village du sud de la France où tout a commencé. Bonne route !
La route était étroite et sinueuse, elle s’enfonçait dans une de ces raspes sauvages qui surplombent la vallée du Tarn. J’ai débrayé en première pour faire frein moteur, et la Mercedes a eu un hoquet. Du pied j’ai dompté la tonne d’acier, doucement, toi, doucement. J’avais noté sur un bout de papier les indications données par Patrick, et me les étais répétées plusieurs fois avant de démarrer. Une fois le bois des Fagettes dépassé, il fallait prendre sur la gauche la route qui descend vers Curan, la suivre sur à peu près un kilomètre, et au moment où elle débouche sur un beau panorama de champs de blé, tourner à gauche sur le chemin de terre en pente. Il m’attendrait un peu plus loin.
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